Ne croyez pas tout ce qui est écrit ici, allez vérifier par vous même.

LA CONSCIENCE EST LA TOTALITE DE L'EXPERIENCE






Nous ne sommes rien d'autre que la conscience elle-même, c'est la seule réalité qui soit. Rien d'extérieur ne peut être saisi car rien n'a jamais quitté la source. Il y a une grande légèreté à n'être rien, à voir que tout émerge de ce "rien" et y retourne.


UNITE DES PERCEPTIONS





Ce soir là, brusquement, il y eu la compréhension que les sensations corporelles n’étaient pas personnelles au même titre que ce qui est vu, entendu, gouté et senti : l'ensemble des ressentis se retrouvent à égalité de perception, à la même distance sans distance. 
Les cinq champs de perceptions ne sont pas personnels : il y a simplement perception. 
Le corps est simplement une perception comme une autre et il est vu que la pensée qui dit : « c’est mon corps » vient après, c’est une couche rajoutée qui est produite par l'imagination. 
L’idée d’être ce corps s’estompe : l’identification tombe, la conscience redevient telle qu’elle est : pure lumière consciente, libre et totalement vide d’objets. 
Le corps devenait le monde et le monde devenait le corps, il n’y avait plus aucune séparation, plus d’intérieur ni d’extérieur, plus de sujet ni d’objet : la vie se célébrant elle même en son coeur. 
Il n’y a que cela, pure perception… lorsque « le moi » qui s’était pris pour le corps fut démasqué, il disparu instantanément car il n’était fait que d’illusion. 

L'OEIL DU CYCLONE




Pendant une fraction de seconde, le monde a disparu avec moi, englouti dans un vide vivant et lumineux, si vivant qu'il n'y avait que Cela, si simple que rien d'autre n'aurait pu perturber cette paix silencieuse. 
Ce fut instantané, j'étais devenu totalement transparent au point de ne plus remarquer l'absence de moi-même.

TERMINUS POUR L'EVEIL : RESSENTIR ET MOURIR EN SOI



L'éveil ... un grand malentendu règne autour de cette notion dont s'empare l'individu pour en faire nouveau dogme. Pourquoi dit-on que personne ne s'éveille ?
Personne ne peut s'éveiller tout simplement parce-que le personnage n'a pas d'existence réelle. C'est la réalisation instantanée, hors du temps, de l'unité absolue de la conscience. Il n'y a pas un "moi" séparé autonome, il n'y a absolument rien de ce genre. Cette réalisation n'arrive jamais demain, elle se réactualise d'instant en instant. 
Le personnage est aussi souvent confondu à tord avec l'ego.
Pas besoin de tuer ni l'un ni l'autre, il n'y a personne pour le faire.
Tuer le personnage est impossible car il n'existe pas.
Tuer l'ego est impossible car il fait partie intégrante des mécanismes qui constituent l'être humain manifesté et incarné. C'est le mécanisme de protection et de défense qui donne une solidité au personnage, il maintient son intégrité coute que coute.
L'organisme a besoin de l'ego pour fonctionner normalement, sinon nous serions tous à la dérive, c'est un miroir indispensable, tant qu'il y a incarnation, l'être humain est construit de cette façon.
Je parle d'un ego qui reste au service de la conscience, un ego qui a retrouvé sa place en équilibre avec le reste. 
Tout comme la personnalité de chacun, laissons la vie s'occuper de tout cela, nous n'avons aucun contrôle, aucun pouvoir, restons tranquille à observer tout ce petit monde, ça ne nous concerne pas.

Pour résumer, l'éveil est donc la réalisation que personne ne s'éveille. La recherche s'arrête et c'est bien tranquille ici...
Ce qui amène à cet endroit précis, à la croisée des chemins, est différent pour chacun, les perspectives, les points de vues, les histoires, les approches, le vécu deviennent un tremplin. Chacun vivra l'expérience unique qui donne accès au tout. En Chacun, dans ce qu'il a de plus intime est contenu la totalité du monde. 
Ce moment est un mystère total, personne ne peut comprendre ça.

Le mieux est que je vous fasse part de mon expérience car c'est la seule dont je puisse réellement parler. Observons le processus, tout en gardant à l'esprit qu'il est différent pour chacun.
A moins de s'appeler Ramana Maharshi, pour la plupart d'entre nous, l'expérience appelée "éveil" ne dure pas, elle a un début et une fin, elle n'est pas stable, souvent accompagnée d'une multitude de visions fulgurantes pareilles à un feu d'artifice. Ce sont des instants d'éveils, ce n'est pas l'éveil.
Passé la lune de miel, l'identification au personnage (qui n'existe pas) ressurgit brusquement comme un diable qui sort de sa boite. 
A partir de là c'est la franche rigolade, je dirais plutôt la dégringolade. On bénéficie en général d'un tour gratuit pour les montagnes russes ou pour le grand huit au choix.
Le personnage qui s'accroche à son nouveau jouet (l'éveil) se retrouve bien démuni lorsqu'il redescend brusquement sur terre et qu'il faut repartir au boulot, payer les factures, réparer le robinet qui fuit, et sortir les poubelles ! et la chute est parfois terrible, car on croit vraiment être une personne qui s'est éveillée.
Contrairement à certains clichés, après la première vision, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt un torrent déchainé d'émotions, de blessures, de sensations, qui remontent pour être libérées en pleine conscience.
C'est aussi une succession d'échos de compréhensions toujours plus profondes, une alternance de rapprochements et d'éloignements de la source, comme le ferait une onde sur l'eau.
L'organisme se fait secouer par un processus naturel d'élimination et d'effondrement des croyances, comme un mouvement en perpétuel auto-approfondissement.
Je me suis retrouvé face à un déferlement d'émotions si intense que je n'ai pas eu d'autres choix que de plonger dedans, au plus profond, de les ressentir toutes, une à une. Petit à petit, épousant la peur, la tristesse, la colère, le mépris, la honte et j'en passe, faisant corps avec, devenant l'émotion pure, leurs nature négative en apparence s'est finalement dissoute.
Une joie a progressivement pris la place, une joie sans cause, brulante, incandescente, un embrasement total, un feu intérieur a consumé cette masse d'énergie émotionnelle.
Il semble bien que ce feu a transformé ce trop plein émotionnel.
En fait, je ne sais rien de ce processus, je ne sais pas l'expliquer. Les larmes coulaient et le corps brulait, c'est tout ce que je peux en dire maintenant. Tout ces phénomènes font partis de l'expérience, ça passe, c'est transitoire, et ce n'est toujours pas l'éveil.
Il aura fallu plusieurs mois pour commencer à sentir une stabilisation, un ancrage dans la présence.
On ne peut pas échapper à son humanité ici, ressentir est ce qui nous rend vivant, le corps est un accès direct à qui nous sommes, il ne ment pas, c'est un sas, un portail. Les ressentis corporels sont essentiels, lorsque l'attention les parcoure, ils ouvrent immédiatement sur la vacuité de la conscience.
Ne plus fuir, ne plus se protéger, marcher nu dans le torrent des émotions et se frotter aux ressentis du vivant que nous sommes.
Des sensations, des perceptions continuent d'apparaitre, mais ne sont rattachées à rien, elles sont là pour personne, n'appartiennent plus à personne, c'est la vision impersonnelle, c'est très léger.
Il n'y a aucune alternative, dans ce maelström énergétique, ce que je ne suis pas, le personnage, le faux soi, va se déliter peu à peu.
Cette mort initiatique est un acte de foi mille fois répété d'instant en instant, les derniers pas sont effectués dans une solitude totale, au point zéro de mon humanité. 
A cet endroit précis, la croyance d'être une personne disparaît, du petit "moi" transcendé, il ne reste rien, il ne reste que Cela.
Il ne s'est rien passé, instantanément, c'est la révélation la plus simple et la plus évidente qui soit.


UN CHEMIN D'ILLUSIONS




Tant que nous croyons qu'il y a un chemin à parcourir dans le but de trouver quelque-chose, nous continuerons à chercher sans jamais rien trouver.
L'arrêt de la recherche vient avec la réalisation qu'il n'y a rien à chercher, nous sommes simultanément le chemin et ce qui est recherché. En fait, personne ne peut trouver quoi que ce soit.
C'est dans l'abandon total de soi-même que se révèle l'éternel instant. 
De cette évidence spontanée, si déroutante pour le mental, nous ne pouvons rien en faire, rien en savoir de plus, il ne reste qu'a se laisser porter par la présence silencieuse.

LA DUALITE EST UNE FAÇON DE PENSER, CE N'EST PAS LA REALITE







L'expérience directe, c'est arrêter de chercher, c'est voir ce qui se passe maintenant sans s'identifier aux pensées. 
On ne trouve jamais le couple sujet/objet dans la réalité, il n'y a que voir, entendre, sentir, gouter, ressentir ; il n'y a que des perceptions. 
La dualité sujet/objet est créé par la pensée, c'est cette couche en plus qui est prise pour vrai. 

Au début, voir la réalité à travers l'expérience directe est très subtil, on doit être très attentif au cours de l'exploration, regarder avec beaucoup d'attention et de discernement. 
Ce dont on parle ici est un retournement total de perspective. 
Car cela n'a jamais été remis en question, c'est aller au delà d'un conditionnement très très puissant, quasi hypnotique. L'humanité fonctionne dans la dualité, à distance de la source comme déportée dans un rêve, séparée d'elle même en apparence. 
Nous nous sentons séparé parce-que l'idée d'être un "moi" temporel créé une rupture artificielle en l'Unité, en nous identifiant à une pensée qui fait croire à un "non soi" appelé extérieur. 
Je vous invite à observer très simplement la réalité jusqu'a fusionner, jusqu'a la disparition du personnage. 
Par exemple, constatez-vous une distance entre ce que vous voyez et ce qui est vu ? ou est-ce la même chose ? 
Constatez-vous une distance entre ce que vous entendez et le son qui est entendu ? ou est-ce la même chose ? 
Dans l'expérience de regarder un nuage, y a t'il quelqu'un qui regarde ? ou est-ce une pensée ? le nuage à t'il besoin de quelqu'un qui regarde ? 
Y a t'il un endroit dans l'expérience ou commence "quelqu'un" et ou se termine ce qui est vu ? 
Constatez très simplement que la perception est la totalité de l'expérience, il n'y rien d'autre en dehors, pas de sujet, pas d'objet. 
Observez qu'une "pensée image" de conditionnement est toujours accolée à la perception pure, c'est cette pensée qui est prise pour vrai, elle met une étiquette à tout ce qui est perçu, et cela d'instant en instant. A travers ce filtre mental, le vivant se voile, la distance apparait, c'est mort, c'est la routine, c'est l'habitude, c'est gris. 
En fait, Cela qui perçoit n'est jamais séparé de rien, il prend la forme de toute chose tout en restant Cela. 
Nous sommes potentiellement la substance de toute chose. 
Lorsque la réalité apparait telle qu'elle est dans l'instant, les conditionnements disparaissent, l'objet est vu pour la première fois mais fait de notre propre substance. 
L'étiquetage mental de l'objet disparait, le stylo, la fourchette, la chaise etc...ainsi que les émotions, sentiments sont contenus en ce que je suis. 
L'objet banal en apparence devient un mystère vivant d'une incroyable beauté. 
L'objet émotion peut être ressenti dans sa totalité, il circule librement dans le corps sans blocages puis disparaît. 
De cette unité retrouvée, l'Amour est tout ce qui est. 
Cette façon de percevoir est notre nature, pas besoin d'avoir fait des années de méditation, d'avoir côtoyé un maître éveillé, d'être diplômé de je ne sais quelle école du mystère. 
Je ne vous parle pas ici de spiritualité ! je vous parle d'un processus naturel. Lorsque nous sommes prêts à tout lâcher, c'est disponible maintenant, pour chacun d'entre nous, au rythme de chacun et coloré par le filtre de chacun. Il y a autant de points de vues et d'approches que d'êtres humains. 
Il n'y a pas de recettes pour plonger au coeur de notre humanité. 
Nous sommes la source que nous n'avons jamais quitté. 

DE LA CONSCIENCE A LA FORME



L'attention est de la conscience qui prend forme. 
En conséquence, tout ce qui semble apparaitre à l’extérieur est une variante de nous même. 
Le seul pouvoir que nous ayons c’est de choisir de le voir ou pas ! 
Dans le mode séparé : quelqu’un porte son attention sur quelque chose. 
Dans le mode unifié : la conscience se connait elle même en prenant forme. 
Fondamentalement, peu importe la forme que nous prenons, nous ne cessons jamais d’être ce que nous sommes, le reconnaitre nous ramène à la source. 
Cela n’empêche pas le vécu de se balancer alternativement entre les deux modes, tantôt séparé ou tantôt unifié, c’est mon expérience d’être humain. 
Dans ce sens, nous pouvons dire que nous sommes des êtres multidimensionnels. 

SIMPLICITE



Dans cette inextricable complexité apparente de nos vies, nous nous perdons dans les infinies possibilités qui semblent se présenter. Nous regardons à partir de l'individu situé quelque part sur la ligne du temps et nous croyons faire des choix. Nous nous enfermons alors dans le labyrinthe des regrets, des souvenirs et des espoirs déçus auxquels nous nous identifions. 
Souvent, nous entendons dire : c'est ma vie, j'ai fait ma vie, ma vie est derrière moi etc...

Et si tout cela n'était qu'un leurre, une simple illusion.
Nous pouvons abandonner tout ce que nous pensons de nos vies, c'est un poids aussi inutile qu'encombrant, nous ne sommes pas moins nous-mêmes lorsque nous en déposons le contenu. Nous avons la possibilité de nous alléger totalement de ce fardeau car ce sont des croyances, des souvenirs, ce n'est pas réel. Seul maintenant est réel.

Vouloir comprendre notre vie avec la tête porte en lui le germe de sa complexité et nous éloigne toujours plus de nous même. Souvent ressassées en boucles, les complaintes de l'ego abandonné tournent sans arrêts autours des souvenirs accumulés.
Même si nous utilisons le raisonnement qui est adapté au monde manifesté, il ne peut rien comprendre de la conscience qui est en dehors de tout ce qui est connu. 

Lâcher le connu et regarder à l'intérieur avec la compréhension vivante, voire que tout est déjà là, que nous n'avons jamais bougé d'un millimètre de notre vrai nature, libre du passé, libre de tout dans l'instant.

La simplicité réside dans l'Unité du coeur d'ou émane simultanément et instantanément la compréhension vivante.
Nous sommes Cela.

JEU DE CACHE CACHE





Comme un soleil, notre vrai nature est juste voilée par quelques nuages.
Parfois, l'épaisseur du voile est si dense que la nuit noire s'installe, pourtant, le soleil est toujours là, étincelant.
Nous sommes le soleil qui ne se voit pas en tant que soleil parce-que la distance avec lui-même est telle, qu'il croit que les nuages ont pris sa place.
Nous sommes bien cachés sous l'apparence du monde extérieur, sous l'apparence de l'autre, enfermé dans un rôle, une définition, nous sommes partout, sous toutes les formes infinies que prend le kaléidoscope des identifications au moi ou à ce qui n'est pas moi.
Ce jeu de cache cache est la vie qui se cherche, ce n'est qu'un jeu, nous ne risquons rien car nous ne sommes jamais vraiment perdus. En l'espace d'un éclair, nous pouvons retrouver la totalité de qui nous sommes, retrouver l'Unité instantanément.
On réalise alors que ce n'était pas vrai, c'était comme jouer à se perdre pour mieux célébrer les retrouvailles.



LE DEBUT EST LA FIN




Le jour ou j'ai réalisé que j'étais rempli de rien, je n'ai pas éprouvé le besoin d'en savoir plus. 
Cette vacuité se suffisant à elle-même, je me suis retrouvé comblé de l'intérieur, ici, rien ne manquait. 
Plus besoin de gravir les marches, la première étant la dernière, j'étais déjà arrivé avant même de partir.

LACHER CE QUE NOUS CROYONS ETRE



Tout abandonner ? même le chercheur ? 
Pas d'inquiétude, sans lui nous sommes encore présent. 
Nous ne pouvons pas nous trouver si nous cherchons quelque part à l’extérieur, au loin, dans un futur hypothétique. Nous recherchons ce que nous sommes déjà, c’est le piège du chercheur, en cherchant, nous nous éloignons de la source et renforçons le personnage. 

Voici la bonne nouvelle que j'ai la joie de partager avec vous : 
Pas besoin de chercher, nous sommes déjà présent, maintenant, conscient, vivant, c’est nous, nous sommes cela, il n’y a rien d’autre. 
C’est difficile car nous nous cherchons en tant que quelque chose, mais c’est vide, nous ne sommes pas quelque chose ! 
Nous sommes le strictement banal qui n’est jamais remarqué par le mental, nous sommes la conscience de maintenant : c’est le grand mystère vivant de qui nous sommes qui est passé sous silence, incroyable déni dans un monde ou la perspective semble inversée. 

Il y a souvent une pensée récurrente qui nous éloigne de nous même et qui raconte que nous n’avons pas trouvé, que ça ne peut pas être aussi simple, que ça devrait être beaucoup plus spectaculaire, que nous devrions être plongé dans une extase mystique ou quelque chose comme ça. 
N'écoutons pas la petite voix qui nous dit comment ça devrait être. 

Nous ne sommes pas la pensée qui dit ça, nous sommes cela qui constate cette pensée, avant la pensée, toujours présent : c’est nous; nous ne sommes jamais parti de là ou nous sommes ! Nous ne pouvons pas rater ce rendez-vous ! Il est impossible de ne pas être ce que nous sommes. 


L'outil qui nous sert à penser ne peut pas accéder à l'expérience d'être conscient, la nature du raisonnement intellectuel est étranger à la nature de "être". N'essayons pas de comprendre, allons nous installer au coeur du vivant, là où il n'y a plus personne, hors des croyances et des concepts. 


Voyons simplement ce que nous ne sommes pas et à mesure que les couches d'illusions auront été dissoutes, il ne restera que "ce rien" ici. En perdant tout ce que nous ne sommes pas nous retrouvons notre véritable identité. Nous sommes la même conscience universelle projetée, modulée et filtrée à travers le prisme de chaque être humain à l'extérieur, nous ne faisons qu'Un à l'intérieur. 


Ne cherchons plus, ne fuyons plus, laissons la vie s'occuper de l'extérieur, du monde. 
Regardons ce qui est ici, un regard suffit, un regard intérieur. 


C'est radical parce-que tout peut être abandonné. 
C'est difficile car on parle bien de la liberté de ne rien être, située aux antipodes des conditionnements d'une société engluée dans le matérialisme et l'individualisme. 

C’est aussi extrêmement simple en ce sens que tout est déjà accompli. Oui, tout abandonner... mais qui pourrait tout perdre au fond, puisqu'il n'y a personne pour lâcher prise, c'est déjà libre de tout. Personne ne peut abandonner, le lâcher prise est une conséquence directe de la vision qu'il n'y a pas d'individus séparés. 


RIEN A FAIRE




Par la voix des sages, on entend souvent dire "Il n'y a rien à faire" : une affirmation bien embarrassante pour MOI.

Le personnage, chercheur en devenir, fait des tas de choses, il médite, il prie, il pratique, lit de nombreux ouvrages de spiritualité, participe à des stages etc... faire est ce qu'il sait faire de mieux ! Continuer à chercher, s'améliorer, courir, s'agiter, et ne jamais trouver, laissons le faire jusqu'à épuisement, c'est son truc et c'est parfait comme ça.

A force d'aller se cogner contre la bordure du monde pour se trouver, l'attention finit par remarquer une petite anomalie.
En effet, malgré tous ses efforts, l'individu ne se trouve jamais réellement lui-même à l'extérieur, le monde ne dit absolument rien sur ce qu'il est. 
Seule la conscience qui perçoit le monde est réelle, elle le contient et en est à la fois la substance.
L'individu est juste une projection mentale dans le monde et dans le temps, il est construit de rien, c'est un amas de pensées.

Faire ou ne rien faire est une question de perspective :
Du point de vue de la conscience, "Cela" qui regarde le monde ne fait jamais rien et il est vu qu'il ne s'est jamais rien passé.
Ou dit autrement : il n'y a rien à faire pour être.

Par contre, du point de vue du personnage temporel, bien au contraire, tout reste à faire.
Le chercheur fait des tas de choses, surtout des choses qu'il fera demain dans le but de s'éveiller, laissons le faire, c'est pas grave.
Parfois, au bout du bout, une grande lassitude remplace "le faire", à l'endroit de l'effondrement de l'idée d'un "moi" qui pourrait faire quelque chose.
C'est la vision "Une" que ça se fait sans MOI ! la vie prend déjà tout en charge.

Comme un caméléon, il est très amusant de passer du faire au rien faire, cela ne change rien à la nature de qui nous sommes.
Dans ce jeu de miroir et d'apparences on ne peut jamais vraiment se perdre.
Laissons faire ...