Ne croyez pas tout ce qui est écrit ici, allez vérifier par vous même.

TERMINUS POUR L'EVEIL : RESSENTIR ET MOURIR EN SOI



L'éveil ... un grand malentendu règne autour de cette notion dont s'empare l'individu pour en faire nouveau dogme. Pourquoi dit-on que personne ne s'éveille ?
Personne ne peut s'éveiller tout simplement parce-que le personnage n'a pas d'existence réelle. C'est la réalisation instantanée, hors du temps, de l'unité absolue de la conscience. Il n'y a pas un "moi" séparé autonome, il n'y a absolument rien de ce genre. Cette réalisation n'arrive jamais demain, elle se réactualise d'instant en instant. 
Le personnage est aussi souvent confondu à tord avec l'ego.
Pas besoin de tuer ni l'un ni l'autre, il n'y a personne pour le faire.
Tuer le personnage est impossible car il n'existe pas.
Tuer l'ego est impossible car il fait partie intégrante des mécanismes qui constituent l'être humain manifesté et incarné. C'est le mécanisme de protection et de défense qui donne une solidité au personnage, il maintient son intégrité coute que coute.
L'organisme a besoin de l'ego pour fonctionner normalement, sinon nous serions tous à la dérive, c'est un miroir indispensable, tant qu'il y a incarnation, l'être humain est construit de cette façon.
Je parle d'un ego qui reste au service de la conscience, un ego qui a retrouvé sa place en équilibre avec le reste. 
Tout comme la personnalité de chacun, laissons la vie s'occuper de tout cela, nous n'avons aucun contrôle, aucun pouvoir, restons tranquille à observer tout ce petit monde, ça ne nous concerne pas.

Pour résumer, l'éveil est donc la réalisation que personne ne s'éveille. La recherche s'arrête et c'est bien tranquille ici...
Ce qui amène à cet endroit précis, à la croisée des chemins, est différent pour chacun, les perspectives, les points de vues, les histoires, les approches, le vécu deviennent un tremplin. Chacun vivra l'expérience unique qui donne accès au tout. En Chacun, dans ce qu'il a de plus intime est contenu la totalité du monde. 
Ce moment est un mystère total, personne ne peut comprendre ça.

Le mieux est que je vous fasse part de mon expérience car c'est la seule dont je puisse réellement parler. Observons le processus, tout en gardant à l'esprit qu'il est différent pour chacun.
A moins de s'appeler Ramana Maharshi, pour la plupart d'entre nous, l'expérience appelée "éveil" ne dure pas, elle a un début et une fin, elle n'est pas stable, souvent accompagnée d'une multitude de visions fulgurantes pareilles à un feu d'artifice. Ce sont des instants d'éveils, ce n'est pas l'éveil.
Passé la lune de miel, l'identification au personnage (qui n'existe pas) ressurgit brusquement comme un diable qui sort de sa boite. 
A partir de là c'est la franche rigolade, je dirais plutôt la dégringolade. On bénéficie en général d'un tour gratuit pour les montagnes russes ou pour le grand huit au choix.
Le personnage qui s'accroche à son nouveau jouet (l'éveil) se retrouve bien démuni lorsqu'il redescend brusquement sur terre et qu'il faut repartir au boulot, payer les factures, réparer le robinet qui fuit, et sortir les poubelles ! et la chute est parfois terrible, car on croit vraiment être une personne qui s'est éveillée.
Contrairement à certains clichés, après la première vision, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt un torrent déchainé d'émotions, de blessures, de sensations, qui remontent pour être libérées en pleine conscience.
C'est aussi une succession d'échos de compréhensions toujours plus profondes, une alternance de rapprochements et d'éloignements de la source, comme le ferait une onde sur l'eau.
L'organisme se fait secouer par un processus naturel d'élimination et d'effondrement des croyances, comme un mouvement en perpétuel auto-approfondissement.
Je me suis retrouvé face à un déferlement d'émotions si intense que je n'ai pas eu d'autres choix que de plonger dedans, au plus profond, de les ressentir toutes, une à une. Petit à petit, épousant la peur, la tristesse, la colère, le mépris, la honte et j'en passe, faisant corps avec, devenant l'émotion pure, leurs nature négative en apparence s'est finalement dissoute.
Une joie a progressivement pris la place, une joie sans cause, brulante, incandescente, un embrasement total, un feu intérieur a consumé cette masse d'énergie émotionnelle.
Il semble bien que ce feu a transformé ce trop plein émotionnel.
En fait, je ne sais rien de ce processus, je ne sais pas l'expliquer. Les larmes coulaient et le corps brulait, c'est tout ce que je peux en dire maintenant. Tout ces phénomènes font partis de l'expérience, ça passe, c'est transitoire, et ce n'est toujours pas l'éveil.
Il aura fallu plusieurs mois pour commencer à sentir une stabilisation, un ancrage dans la présence.
On ne peut pas échapper à son humanité ici, ressentir est ce qui nous rend vivant, le corps est un accès direct à qui nous sommes, il ne ment pas, c'est un sas, un portail. Les ressentis corporels sont essentiels, lorsque l'attention les parcoure, ils ouvrent immédiatement sur la vacuité de la conscience.
Ne plus fuir, ne plus se protéger, marcher nu dans le torrent des émotions et se frotter aux ressentis du vivant que nous sommes.
Des sensations, des perceptions continuent d'apparaitre, mais ne sont rattachées à rien, elles sont là pour personne, n'appartiennent plus à personne, c'est la vision impersonnelle, c'est très léger.
Il n'y a aucune alternative, dans ce maelström énergétique, ce que je ne suis pas, le personnage, le faux soi, va se déliter peu à peu.
Cette mort initiatique est un acte de foi mille fois répété d'instant en instant, les derniers pas sont effectués dans une solitude totale, au point zéro de mon humanité. 
A cet endroit précis, la croyance d'être une personne disparaît, du petit "moi" transcendé, il ne reste rien, il ne reste que Cela.
Il ne s'est rien passé, instantanément, c'est la révélation la plus simple et la plus évidente qui soit.


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