Ne croyez pas tout ce qui est écrit ici, allez vérifier par vous même.

UNE HISTOIRE DE PEUR


Ce fut au début de l’année 2005 que je traversais une période difficile, quelques mois après la naissance de mon deuxième fils. 
Parfois, un sentiment de vide immense provoquait en moi une sensation de mort imminente, cela se manifestait sous la forme d’attaques de paniques imprévisibles et très angoissantes. 

Au début, je résistais énormément à cette peur panique, ce qui avait pour effet de l’amplifier encore plus. Cela devenait très envahissant et même handicapant dans certaines situations de la vie courante. 

Un soir, n’en pouvant plus, vraiment à bout de force, je décidais de m’abandonner à cette peur, de me laisser traverser. 
Je m’allongeais sur le lit et tremblais comme une feuille, cette sensation de mort imminente complètement irrationnelle m’étreignais jusque dans les os. 
N’opposant plus aucune résistance, je me laissais prendre totalement. 
Les sensations étaient très physique, douloureuses même, boule au ventre, serrement dans la poitrine, tremblements. 
Alors j’entrepris d’explorer cette peur, d’y faire face, de ne plus la fuir et de la ressentir enfin complètement. 
Ce processus d’exploration dura un certain temps, je faisais corps avec la peur, avec l’angoisse et paradoxalement, plus je faisais corps avec, plus il semblait que l’intensité diminuait. 
Je restais avec plusieurs heures et brusquement il y eu un relâchement dans le corps comme un soulagement. 

En même temps qu’une prise de conscience que cette peur n’était pas « ma peur », que je n’en était pas la source, que je ne me sentait plus concerné, il y avait cet immense espace qui l’avait prise en charge, qui lui laissait de la place comme pour l’accueillir. 
Puis en un instant, la peur s’est complètement dissoute dans ce vide lumineux.

Le sommeil prit le dessus, et je m’endormais comme un bébé. 
Au petit matin, je constatais que la peur avait disparue… 
Je contemplais un espace intérieur complètement vierge, nettoyé par un feu libérateur ou la vie pouvait à nouveau se déployer. 

Affronter sa peur en pleine conscience est une étape décisive et incontournable afin de comprendre qu’elle n’est pas réelle. 
Au cours du cheminement, certains témoins nomment cette période « la nuit noire de l’âme » ou parfois le « Gardien du seuil ». 
Quelques années de maturation plus tard, l'expérience du vide fit son retour. 
La peur était devenue une amie qui pouvait encore parfois me visiter, elle était toujours la bienvenue. 

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